Depuis plusieurs jours, un sujet fait polémique : une discussion ayant pour thème un concours de blagues et de commentaires antisémites est apparue sur Twitter sous le nom #unbonjuif.

De ce topic, une vague déferlante de propos injurieux et antisémites s’est déversée sur le réseau social, mettant en lumière un mouvement de haine raciale.

Les personnes publiant de tels messages sont responsables pénalement de leurs actes quel que soit le support utilisé (ici l’Internet).

La question de la responsabilité des réseaux sociaux se pose alors. Peuvent-ils se permettre de tout laisser publier sous prétexte qu’ils s’exonèrent de leur responsabilité dans leurs chartes ?

Certes, ce ne sont pas eux, personnellement, qui tiennent des propos aussi scandaleux mais peuvent-ils pour autant laisser une telle situation dériver à ce point ?!

NON !

Il est clair qu’il n’y a pas de précédent et donc aucune jurisprudence à ce sujet.

Mais quelle est la responsabilité du groupe TWITTER lorsqu’il se permet de mettre #unbonjuif parmi les discussions les plus populaires ?!

Bien que Twitter se dise non responsable des propos tenus par ses membres, ne peut-on pas lui imputer le fait d’avoir délibérément sélectionné ce thème et de lui avoir donné une place de choix dans le seul but de faire le buzz ? N’a-t-il pas décidé de le faire figurer sur sa page d’accueil parmi les trending topics (c’est-à-dire parmi une sélection de discussion les plus populaires positionnée en évidence sur la page d’accueil) ?

Il appartient aux internautes et à la société d’enrayer de telles situations et de dénoncer de tels comportements. Chacun est responsable de ses actes et de ses propos que ce soit IRL (In Real Life) ou sur le Net. Nul ne peut se prévaloir de l’anonymat pour tenir des discours encourageant la haine et l’antisémitisme. C’est de la lâcheté pure et simple…

Les responsables des réseaux sociaux se doivent de veiller à la sérénité des internautes et de contrôler la virulence et l’agressivité de certains de ses membres.

Ici, non content de laisser la discussion prendre des proportions inacceptables, Twitter encourage à faire le buzz autour de ce sujet en en faisant un trending topic ! Le groupe engage par sa participation active sa responsabilité.

De nombreuses associations s’insurgent contre cela. Après l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), SOS Racisme et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ont dénoncé lundi cette vague d’antisémitisme.

Richard Prasquier, président du Crif, déclare « qu’il y a une responsabilité propre grave de Twitter, quand il indique que ces tweets sont parmi les plus fréquentés ». Pour lui, « Twitter ne peut se décharger de sa responsabilité et il exige de Twitter qu’il prenne les mesures à éviter tout dérapage raciste ».

Estelle Perlumiere
Ecrit le jeudi 18 octobre 2012

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