C’est le Washington Post et le Guardian qui ont révélé hier la collaboration entre d’un côté les plus grands groupes internet et de l’autre le FBI et la NSA. En effet, selon ces deux quotidiens, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et le FBI auraient accès aux serveurs des 9 plus grands groupes internet parmi lesquels Microsoft, Yahoo !, Google ou encore Facebook.

Les informations transmises au FBI et à l’agence nationale de sécurité auraient pour but de surveiller les activités d’étrangers. Ces révélations ont été faites par un ancien employé du renseignement qui a fourni les preuves de ses dires avec un document présentant un PowerPoint de formation décrivant le partenariat entre l’agence d’espionnage (NSA) et les géants de l’internet.

Ce programme secret du nom de « PRISM » existe depuis 6 ans et permet à la NSA et au FBI de se connecter directement aux serveurs des entreprises et ainsi consulter les informations sur les différents utilisateurs qui « sembleraient » être à l’étranger. Ce détail a une importance capitale car si les utilisateurs ne sont pas à l’étranger, une ordonnance de justice est nécessaire pour mettre en place une telle surveillance. Reste à savoir quels sont les éléments qui sont pris en compte par les deux organismes pour penser « raisonnablement » que les utilisateurs sont à l’étranger… Ainsi, la NSA et le FBI peuvent consulter « les courriers électroniques, les chat vidéo et audio, les vidéos, les photos, les chats comme skype, les transferts de fichiers, les détails de réseaux sociaux, et plus ».

Même si Google a déclaré dans un communiqué qu’il faisait « très attention à la sécurité des données de ses utilisateurs » et qu’il « ne divulguait de données à l’Etat fédéral qu’en accord avec la loi », il n’en demeure pas moins que de telles révélations ont pu être qualifiées d’ « intrusion choquante dans la vie privée » par le Washington post.

Une chose est sûre, au vu de la règlementation française, de tels agissements seraient sévèrement sanctionnés en vertu de la protection de la vie privée ainsi que des données personnelles. Cette protection est en effet fondamentale en droit français et surtout au-dessus d’une quelconque utilité d’espionnage.

Alexandra GHERARDI
Juriste

Sources : www.leparisien.fr « Etats-Unis : les géants d’internet accusés de renseigner le FBI » par l’AFP le 07/06/2013.

Catégories : Actualité Juridique