La nuit du 1er juillet au 2 juillet 2014 restera probablement marquée dans l’esprit de notre ancien Président de la République. En effet, après 18h de garde à vue, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour « corruption active, trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel ». Son avocat Me Thierry Herzog, les hauts magistrats de la Cour de cassation Gilbert Azibert et Patrick Sassoust ont eux aussi été placés en garde à vue, et Me Thierry Herzog et M Gilbert Azibert, ont été mis en examen tout comme Nicolas Sarkozy pour les mêmes charges.

Dans le cadre de l’enquête sur l’éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 menée par Nicolas Sarkozy, les enquêteurs après avoir mis sur écoutes Nicolas Sarkozy et son avocat Me Herzog, auraient découvert des informations compromettantes sur l’affaire Bettencourt, faisant naître dans leur esprit des doutes quant au respect du secret de l’instruction.

En effet, il semblerait que les deux hommes aient été renseignés par le haut magistrat M Azibert sur l’avancée du dossier et les risques potentiels pour Nicolas Sarkozy. En échange de ces informations confidentielles, M Azibert aurait demandé l’appui de l’ancien chef d’État pour obtenir un poste en Principauté de Monaco.

Les écoutes téléphoniques effectuées par les juges Serge Tournaire et René Grouman s’avéreraient être riches en informations préjudiciables, puisqu’outre le trafic d’influence, elles permettraient d’établir qu’un vaste réseau d’informateurs au sein d’institutions policières et judiciaires a été mis en place en faveur de Nicolas Sarkozy.

Le sort de Nicolas Sarkozy, de Me Thierry Herzog et de M Gilbert Azibert est aujourd’hui entre les mains du juge d’instruction, chargé de rassembler les preuves des infractions qui leur sont reprochées.

Amélie JOURDAN

Source : www.lemonde.fr : « Affaire des écoutes : pourquoi Nicolas Sarkozy a été mis en examen », le 01.07.2014, Fabrice LHOMME et Gérard DAVET

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