Au terme d’un match et d’une coupe du monde d’un suspense et d’une tension incroyable, l’équipe de France de football a remporté sa deuxième coupe du monde vingt ans après celle de 1998 dont on nous prédisait comme conséquence la concorde nationale.

La presse s’enflamme dans des titres assez incroyables « l’éternité », « bonheur éternel »…

Ne boudons pas notre joie… Et félicitons nos bleus en espérant que cette joie confère à nos compatriotes un optimisme retrouvé, source de réussite et de bonheur réel.

Identifions-nous à ces bleus et à leur sélectionneur Didier Deschamps.

C’est aisé pour l’avocat combatif et même pour le président d’un cabinet d’avocats dont le rôle consiste à mener ses clients et ses collaborateurs vers le succès.

Mais interrogeons-nous.

Même si l’on peut penser qu’il s’agissait d’une tactique, certains spécialistes l’ayant annoncé, constatons ensemble que les croates ont dominé le jeu par une possession du ballon incroyablement supérieure.

Qu’aurions-nous ressenti si les joueurs français n’avaient pas « fait preuve de réalisme » et n’avaient concrétisé les rares occasions devant le but.

Qu’aurions-nous vécu si les joueurs français avaient eu juste un peu moins de chance… ?

Seule la victoire est belle ?

Serions-nous alors dépités et même déprimés ?

Par quel raisonnement passerions-nous ce matin ressassant nos derniers échecs en finale ?

Certes la victoire est belle, mais l’avocat expérimenté sait qu’il gagne parfois des dossiers ingagnables, perdus par son adversaire qui n’aurait pas dû perdre…

La victoire est belle mais elle doit être relativisée.

Une autre chose essentielle interpelle devant la forme des manifestations de joie de certains de nos compatriotes.

Là encore, ne boudons pas notre joie.

Nous nous enflammons pour un simple jeu de ballon !

La pensée des jeux du stade que l’on donne en pâture au peuple ressurgit.

Surtout, le modèle de référence que l’on donne à nos jeunes interpelle.

C’est comme si le seul but de réussite donné à nos jeunes, surtout ceux des banlieues, était de devenir footballeur…

J’ai été frappé, lors des matchs, de voir des membres de la sécurité tourner le dos au jeu, s’interdisant de le regarder pour surveiller la sécurité des spectateurs.

Cela m’a fait penser, en avais-je besoin, que pendant que des joueurs ne songeaient qu’à mettre un ballon au fond d’un filet, des trains et des avions arrivaient à l’heure, des médecins opéraient, des scientifiques cherchaient ce qui allait sauver l’humanité, humanité qui fait beaucoup trop la guerre et souffre trop de la faim et des maladies…

Quel modèle devons-nous inspirer à notre jeunesse ?

Pendant que certains défilent dans une gay Pride ou ne pensent qu’à faire la fête dans des bars, d’autres se battent pour décrocher des diplômes… Cruel calendrier qui fixera toujours les manifestations sportives en période d’examens…

Que faut-il dire à notre jeunesse ?

Je me souviens d’un Bernard Tapie, très décrié à l’époque, qui avait pris l’initiative d’aller expliquer sa réussite de chef d’entreprise dans les banlieues.

Il faut très certainement dire à notre jeunesse que si le sport peut permettre à certains de s’épanouir, après tout, donner de l’émotion positive est un objectif louable, lui sont accessibles le savoir et la connaissance.

Que cela passe par l’école et l’apprentissage.

Par la poursuite de l’intelligence.

Vraie réussite.

Merci Monsieur le Président de la République, vous qui avez fait l’ENA, de nous aider à le dire.

Et pourquoi ne pas avoir aussi comme objectif la bienveillance.

Qui seule rend vraiment heureux.

Tout cela suppose l’effort.

Cela, nos bleus nous l’ont démontré !

Merci les bleus !

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