Les mises en chantier de construction neuves ont connu une chute brutale de 12,9 % sur le premier trimestre par rapport à la même période un an plus tôt. L’annonce a été faite par le Ministère du Logement et confirme ce dont on pouvait se douter : le secteur de l’immobilier n’est pas dans une forme éblouissante. Dans notre pays, on le sait, la pierre permet de prendre la température de l’économie. Ce qui amène de nombreux commentateurs à considérer cette statistique comme le « reflet d’une crise profonde ».

Le mois de février avait déjà apporté son lot de mauvaises nouvelles avec une augmentation de l’activité immobilière d’à peine 2,7 % alors que l’année 2011 avait connu une croissance de 26,6 %. Un pourcentage qui s’accompagne d’un léger recul des demandes de permis de construire de 0.6 %.

Sur six mois, entre le dernier trimestre 2011 et le premier trimestre 2012, les mises en chantier ont plongé de 29,3 %. On pourrait rechercher l’origine de cette situation dans plusieurs circonstances économiques. D’abord, les banques restreignent l’accès au crédit à mesure que le soutien public devient de plus en plus incertain et que le marché du crédit n’offre pas de perspectives plus réjouissantes. Ensuite, les mesures publiques de soutien à l’investissement immobilier comme la loi Scellier ou le prêt à taux 0 perdent de leur efficacité.

La question est donc de savoir s’il s’agit d’une dégradation conjoncturelle et donc passagère par nature, ou bien structurelle. La seconde option étant la pire des deux. C’est, semble-t-il le parti pris de l’agence de notation « Standard & Poor’s » qui prévoit même une baisse de 15 % des prix de l’immobilier pour 2012.

Jérôme COHEN

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