« Le jour est proche où, pour lutter contre la concurrence sauvage des grands cœurs de service, il faudra déclarer ses bons sentiments et ses vertueuses indignations aux guichets de la propriété compassionnelle »

Mille et une pensées, 2005, Philippe BOUVARD

Le 23 février 2015, le groupe Accor a saisi l’Autorité de la concurrence pour dénoncer l’abus de position dominante du site internet booking.com. Cette saisine fait écho à celle déjà entreprise par les deux syndicats patronaux l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) et le GNC (Groupement national des chaînes hôtelières), en juillet 2013.

Le site booking.com avait alors pris engagement auprès de l’Autorité de la concurrence de supprimer sa clause tarifaire qui contraignait les hôteliers à proposer au site des conditions tarifaires a minima aussi avantageuse que pour ses concurrents tels que Expedia.fr.

L’Autorité de la concurrence avait, de concerto avec ses pairs suédois et italiens, pris la décision de placer booking.com sous surveillance afin de veiller au respect de ses engagements. Cette période s’est terminée le 31 janvier dernier, et le rapport devrait paraître en mars 2015.

La nouvelle saisine de l’Autorité de la concurrence concerne une autre clause jugée abusive par les hôteliers. Il s’agit de la clause dite « parité en disponibilité de chambres ». Booking.com impose aux hôteliers de lui confier le même nombre chambres disponibles à la réservation via sa plateforme que pour ses concurrents.

L’enjeu est colossal car si aucune solution amiable n’est trouvée et que l’abus de position dominante est avéré, l’Autorité de la concurrence pourrait sanctionner le site booking.com à hauteur de 10% de son chiffre d’affaire mondial.

Affaire à suivre…

Amélie JOURDAN, juriste

Source : www.lemonde.fr : « L’hôtelier Accor part en guerre contre Booking.com », le 24.02.2015, Guy DUTHEIL

Catégories : Droit des affaires