Tel un ouragan, la crise des « subprimes » balaye les banques du monde entier sur son passage, et ces derniers jours, le système financier européen en a particulièrement pâti. Alors que les pays du Benelux sauvaient le bancassureur belgo-néerlandais, Fortis, le Royaume Uni faisait face à la chute de Bradford & Bingley, neuvième banque du pays spécialisée dans les prêts immobiliers. Dans les deux cas, les sauvetages se sont soldés par une nationalisation des institutions bancaires.

La semaine dernière, les dirigeants de Fortis tentaient de calmer l’affolement et affirmaient que le groupe n’était pas en faillite. Toutefois, le titre atteignant vendredi dernier son taux le plus bas depuis 15 ans, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg annonçaient hier une nationalisation partielle du groupe, évinçant par la même une reprise convoitée par la banque française BNP Paribas.

Quant à la banque britannique, Bradford and Bingley, son cheval de bataille l’a mené à sa perte. En effet, la crise financière mondiale, à laquelle s’ajoute une crise immobilière interne, ont touché de plein fouet la spécialiste des crédits immobiliers à hauts risques. C’est la quatrième banque britannique affectée par la crise. Après la nationalisation de la Northern Rock en février dernier, puis récemment le rachat de HBOS et d’Alliance & Leicester, le gouvernement n’a pas tardé à prendre des mesures. Contrairement à la précédente nationalisation, qui a largement fait débat outre-Manche, la décision a été prise rapidement, favorisée par l’existence d’une législation spéciale mise en place pour la Northern Rock. Le gouvernement aura en charge les actifs les plus risqués, tandis que les meilleurs actifs ont été transmis à la banque espagnole Santander, qui a déjà repris Alliance & Leicester.

La contingence est préoccupante ; c’est pourquoi outre-Atlantique, le Congrès doit voter un plan de sauvetage. Demain, l’Elysée réunira les principaux dirigeants des banques et assurances françaises pour connaître leur situation. Et, de son côté, la Banque centrale européenne a alloué 120 milliards d’euros aux banques européennes.

Anaïs Pallut

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