Quand la Bourse s’effondre que se passe-t-il sur le marché de l’art ?
L’art est-il un marché cloisonné, à l’abri des fluctuations de la bourse ? Il apparaît bien que non puisque les prix ont chuté et que l’heure semble être à l’attentisme pour les investisseurs français comme étrangers…

Il est certain, nous le constatons une fois de plus aujourd’hui, que les désordres de la bourse affectent le marché de l’art et surtout les segments les plus spéculatifs comme l’art contemporain, avec quelques mois à un an de décalage.
En effet comme cela était prévisible, après sept années de hausse ininterrompue des prix, le marché de l’art a basculé en 2008 et le volume des transactions comme le niveau des prix ont fortement baissé.
La propagation de la crise des subprimes aux systèmes financiers internationaux s’est fait ressentir sur le marché de l’art dès le premier semestre 2008. Il faut remonter à la crise de 1991 pour retrouver de tels chiffres : on a pu observer une baisse des prix de l’art de 7,5% sur le premier trimestre par rapport à la fin 2007.
La corrélation entre la crise financière et les prix du marché de l’art s’explique : outre la question des disponibilités financières qui sont moindres quand la bourse va mal, on peut mettre en avant la perte de confiance qui touche toutes les couches de la société.
En effet l’inquiétude en ce qui concerne la conjoncture économique affecte les intentions d’achat d’œuvre d’art. Et l’art, qui peut être l’un des éléments d’une stratégie de diversification en matière de placements, n’est pas une valeur refuge comparable à la pierre puisque la demande y est plus fluctuante. Cependant si l’art classique est amené à perdre de la valeur, il ne s’écroulera surement pas, en revanche l’art contemporain est beaucoup plus inquiétant car il fait figure de valeur spéculative.
Par ailleurs, une autre incertitude concerne le marché chinois, qui a explosé ces dernières années, dépassant même le marché français. La question est de savoir si les investisseurs chinois vont soutenir leurs artistes, qui représentent 2/3 des 500 artistes les plus côtés au monde, comme l’ont fait les américains au début des années 90 en continuant à acheter du pop’art…Mais il y a fort à parier là-dessus, c’est une question d’honneur national.

Dans la conjoncture actuelle, mieux vaut donc acheter des œuvres d’art pour le plaisir de les posséder que pour les plus-values qu’elles promettent ! En effet l’art n’est pas un placement de tout repos…

Marion Deseille
Juriste.

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