Toute la polémique autour de la castration chimique débuta avec le meurtre de Marie-Christine Hodeau, violée et tuée par un homme condamné à 11 ans de réclusion criminelle et bénéficiant, à l’époque des faits, d’une libération conditionnelle.
Au sein de la majorité comme dans l’opposition le mot d’ordre est simple : en finir avec les violeurs récidivistes ; le Premier Ministre ne manque pas de rappeler, à cet égard, que le gouvernement ne « s’interdit aucune réflexion sur aucun sujet ». Et Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Justice, annonce avec fermeté le vote prochain d’une loi concernant un traitement chimique par prise de médicaments ayant pour but d’inhiber les pulsions sexuelles.

Le ton est donné…

Le Chef de l’Etat en personne prend position sur le sujet et déclare que la castration chimique des violeurs, pour laquelle il est favorable, sera inscrite au projet de loi sur la récidive des délinquants sexuels. Il a par ailleurs déclaré « qu’un criminel sexuel ne devra sortir de prison qu’après exécution de sa peine, c’est bien le moins, et après s’être engagé à suivre un traitement chimique qui contiendra sa libido ».

Suivant la détermination et les souhaits du Président, sur la mise en œuvre d’une telle procédure, Michèle Alliot-Marie a indiqué lors d’une interview « qu’aujourd’hui, un traitement médicamenteux réversible est possible en prison pendant la durée d’exécution de la peine : si la personne ne s’y soumet pas, elle ne peut pas bénéficier, par exemple, de remise de peine ou de libération conditionnelle ». Si la loi est votée dans le futur « le traitement pourra être imposé après la sortie de prison » explique-t-elle. Et dans l’hypothèse ou le délinquant sexuel s’y refuserait, le Ministre de la Justice déclare « qu’il retournera en prison ».

La castration chimique est, en effet, proposée depuis une loi de décembre 2005 aux délinquants emprisonnés, mais la volonté du gouvernement est d’aller encore plus loin pour protéger les victimes et endiguer ce terrible phénomène.

Atteinte à l’intégrité physique ? Sûrement, mais la question n’est pas encore soulevée par les médias et la politique ; cela ne serait tarder…

Anne-Sophie Charpentier
Juriste

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