Il y a trois ans, un salarié ingénieur du groupe automobile s’était suicidé au Technocentre Renault de Guyancourt sous les yeux de ses collègues. La sécurité sociale avait reconnu que sa mort constituait un accident de travail. Sa femme avait alors décidé de poursuivre le groupe pour ne pas avoir respecté ses obligations de sécurité et parce que son geste avait été directement provoqué par le stress professionnel présent dans l’entreprise.

La plaignante a rapporté que son mari s’amaigrissait au fil du temps, qu’il ne cessait de se sous-estimer et que son activité professionnelle occupait une place de plus en plus omniprésente. Ses souffrances auraient fini par le conduire à se suicider.

Le 17 décembre 2009, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Nanterre a tranché et a condamné Renault pour « faute inexcusable ». « On rend enfin justice à mon mari. On reconnaît ce qu’il a subi, enduré à cause de Renault. J’espère que ce sera un signal fort pour toutes les entreprises qui sacrifient tout sur l’autel de la rentabilité, et pour les salariés » a déclaré la veuve du défunt.
De son côté, l’avocat du constructeur automobile a déclaré «avoir pris acte de la décision» du tribunal. Le groupe dispose d’un mois pour interjeter appel.

L’affaire est à suivre de près tant pour les salariés que pour les employeurs…

Audrey GREGUS
Juriste

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