La Corée du Sud est entrée dans la cour des grands grâce à la signature d’un contrat de 20, 4 milliards de dollars pour la construction de plusieurs centrales, dimanche, aux Emirats arabes unis.
Kepco, l’électricien public Coréen a réussi à battre les deux concurrents principaux, la France au travers d’Areva et le duo américano-japonais autour de General Electric-Hitachi, dans cette course à l’export.
Cette signature de la Corée représente le plus important contrat à l’export depuis 1945 et le pays ne compte pas en rester là… Kepco a déjà laissé entendre qu’il visait la construction d’une dizaine d’autres réacteurs dans le monde.

Il y a deux principales raisons de cet échec français : tout d’abord les nombreux problèmes du chantier de l’EPR (réacteur nucléaire de troisième génération) en Finlande, qui accumule les retards et les dépassements de coûts, et d’autre part le prix de base du réacteur proposé par Paris qui s’avère bien trop élevé par rapport aux autres concurrents.

Le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a déclaré à ce sujet que le camp français était déçu mais demeurait confiant puisque l’EPR avait le niveau de sûreté le plus important au monde. Il a également souligné, lors d’une interview aux Echos, que « si l’industrie asiatique l’a emporté à Abu Dhabi, c’est parce qu’il a garanti un prix d’électricité à trente ans inférieur à celui d’Areva ».

En France les associations anti-nucléaires se sont révoltées. Elles ont déclaré que « les autorités françaises doivent reconnaître que le programme EPR est un grave échec et doivent le stopper immédiatement ».

La France doit véritablement tirer les conséquences d’une telle défaite. Il est certain que ce qui s’est passé à Abu Dhabi ne reste qu’un exemple de perte de contrat industriel, mais les industriels français ont intérêt à se montrer plus compétitifs à l’avenir s’ils souhaitent rester dans la compétition industrielle.

Anne-Sophie Charpentier
Juriste

 

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