Après cinq jours de grève sans interruption, aucune issue n’a encore été trouvée au sujet de l’avenir de la raffinerie de Dunkerque.  Ce week-end la CGT, syndicat majoritaire de Total, est partie en claquant la porte de la réunion où Christian Estrosi, Ministre de l’Industrie, était présent.
Annonçant que « la Direction en est restée à une simple proposition de participation à une table ronde, sans aucune garantie pour le reste de nos revendications », la CGT a déclaré une grève illimitée dans six raffineries du groupe pétrolier. Le syndicat a même proposé une extension du mouvement social aux raffineries des autres groupes pétroliers.
De manière officielle, la pénurie de carburant n’existe pas en France, mais la menace est grande.
Le ministre a cependant voulu rassurer et a confirmé « qu’il n’y aurait pas de fermeture du site industriel ». Malgré ces déclarations les salariés attendent des engagements concrets pour prendre la décision de stopper la grève. Total à tout de même fait machine arrière sur la décision de fermer sa raffinerie des Flandres (Dunkerque) face à la pression de l’Elysée qui souhaitait attendre la fin des élections régionales. Un comité central d’entreprise sera tenu début mars mais en attendant la CGT veut une réunion  « sur l’avenir du raffinage  et l’indépendance énergétique du pays » ainsi que sur «  la pérennité du site des Flandres et du bassin d’emploi dunkerquois ».
Total, avec ces 53 millions de tonnes de carburants chaque année, est le premier fournisseur des grandes surfaces tels que Leclerc et Carrefour et représente plus de 50 % des capacités de production de l’hexagone. Les salariés d’Esso, deuxième raffineur de France, vont également se lancer dans une grève par solidarité avec leur collègue de chez Total.
Même si le Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, affirmait « qu’il n’y aurait pas de risque de pénurie » au départ des vacances car « les cuves sont pleines », la CGT a un discours largement contraire. Eric Sellini, délégué syndical central CGT, affirmait « qu’à moins que la direction n’ait des solutions secrètes, comme l’approvisionnement à partir de l’étranger, il pourrait y avoir un début de pénurie dès aujourd’hui»…

Anne-Sophie Charpentier
Juriste
(Source : Les Echos)

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