Des chercheurs de l’International Computer Science Institute (ICSI), une organisation sans but lucratif rattachée à l’université de Berkeley en Californie ont conduit une étude sur le « cybercasing » (terme désignant la façon dont les textes, photos et vidéos contenant des données de géolocalisation peuvent être utilisés par des criminels pour trouver leur victime ou contrôler leur vie privée).
La plupart des utilisateurs ne sont pas conscients que de telles informations sont partagées, en particulier auprès d’un public de grande échelle, voire mondial.
En utilisant des sites comme YouTube, Twitter ou Craigslist, des chercheurs ont été en mesure de prouver que le croisement des informations incluses dans des contenus sont accessibles à tous en ligne pour déterminer avec précision les adresses postales de victimes potentielles, dont celles d’individus ayant publié leurs contenus de façon anonyme.
L’étude passe en revue la rapide popularisation des services en ligne utilisant la géolocalisation, liée à l’explosion du marché des Smartphones. Aujourd’hui, les objets numériques nomades aujourd’hui font un usage intensif des systèmes GPS embarqués ou de la triangulation par WIFI pour ajouter des données de géolocalisation aux contenus qu’ils diffusent (cela peut être une photo sur Twitter, ou une vidéo postée sur YouTube).
Le législateur suit de très près cette rapide popularisation car cela fait peser un réel risque sur la vie privée des utilisateurs.
En effet, il est aisé pour quiconque de lancer des recherches de façon automatisée pouvant mener à une fuite de données personnelles. De plus, des services comme Google Street View et d’autres cartes annotées croisent des données personnelles.
L’étude à démontrer à quel point il est facile de déterminer l’adresse postale d’un inconnu. Il suffit par exemple, de visiter un site de petites annonces aux Etats-Unis, de trouver des photos géotaguées qu’ils ont comparées à l’aide de Google Street View, ce qui leur a permis de déterminer l’adresse postale de celui qui avait publié l’annonce.
Cet outil est souvent utilisé par les criminels ( les voleurs par exemple pour trouver une maison vide). A l’heure où le législateur n’est pas encore au point avec les nouvelles technologies et sa rapide évolution, il est bon de mener une réflexion personnelle sur la gestion de la vie privée sur la toile. Interdire complètement la géolocalisation serait un frein considérable à l’économie numérique liée à l’internet mobile, dont la plupart des experts s’accordent à dire que son potentiel est plus grand encore que celui apporté par le Web depuis une quinzaine d’année.
La prochaine guerre serait-elle celle du web ?

Céline Weber
Juriste

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