« Être licencié et tomber dans le chômage, c’est un drame pour ceux à qui cela arrive et à leurs familles » (Arlette Laguiller).

Vendredi 26 novembre, le tribunal des prud’hommes de Boulogne Billancourt a déclaré légal le licenciement de trois salariés qui avaient critiqué leur hiérarchie.

Les faits datent de décembre 2008. Durant le week-end, trois salariés de l’entreprise Alten formulaient des critiques à l’encontre de leur hiérarchie, via facebook, depuis leur domicile. Un autre collègue a pris une capture d’écran et l’a présentée à la direction. Les trois salariés ont été renvoyés sur le fondement d’incitation à la rébellion et dénigrement de l’entreprise. Le tribunal des prud’hommes a estimé que « les salariés ne peuvent pas impunément critiquer ou avoir des propos injurieux ou diffamatoires à l’égard de leurs employeurs » et a déclaré légal la décision de licenciement. Ces salariés vont faire appel du jugement.

Les employés faisaient valoir le secret des correspondances interdisant à une entreprise de licencier un salarié sur le fondement de ses correspondances personnelles. Le tribunal des prud’hommes a estimé que « même si une page est personnelle dès le moment où l’on a plusieurs amis susceptibles de lire le message, celui-ci prend un caractère public ».

C’est la première fois que la justice condamne un salarié sur ce fondement. Reste à savoir si les autres tribunaux iront dans le même sens. Il semble que les litiges seront tranchés au cas par cas.

Il est donc conseillé d’utiliser facebook avec prudence, en paramétrant son profil.

Elodie COIPEL
Juriste

Catégories : Non classé

Laisser un commentaire