Un américain, Cornélius Dupree, condamné à 75 ans de prison pour viol et braquage vient d’être innocenté après plus de trente ans de détention.

Il aurait été innocenté grâce aux fameux tests ADN qui permettent la remise en cause de nombreux verdicts ; en France, la fameuse affaire Grégory Villemin est, par exemple, concernée par cette nouvelle technique.

Il n’en demeure pas moins que dans l’affaire Cornélius Dupree, un tribunal et des juges ont prononcé une condamnation à 75 ans de prison à l’encontre d’un prévenu innocent !

Sans refaire l’historique de la suppression de la peine de mort, il faut rappeler que le principal argument des abolitionnistes se fondait sur le caractère irréparable, en cas d’exécution du condamné, de l’erreur judiciaire.

L’opinion publique était alors troublée par le doute le plus affreux concernant certaines affaires défrayant la chronique, telle l’affaire Ranucci, ce doute ne se répandant vraiment dans l’opinion qu’après l’exécution capitale de ce condamné que la plupart des personnes se penchant sur le dossier considèrent aujourd’hui comme innocent…

Quelle leçon d’humilité pour l’appareil judiciaire !

Pour des appareils judiciaires d’états les plus démocratiques au monde… Où la lapidation ou l’amputation des membres sont interdites…

On pourra rétorquer que la peine de mort existe encore dans certains états américains… Mais pour combien de temps encore ?

Quelle leçon d’humilité pour certains juges trop souvent imbus de leur pouvoir qui ne s’interrogent même pas sur la légitimité de l’humain à s’instituer juge !

Quelle leçon pour la Loi qui, sous une apparente logique de protection des libertés, devient de plus en plus dure. Dura lex sed lex… La loi est dure, mais c’est la loi !

Mais pourquoi la loi devait-elle être dure jusqu’à en devenir inhumaine… jusqu’à privilégier le Droit sur le bien… le fort sur le faible ?

Ne croyez pas que l’avocat, encore moins le patron de cabinet d’avocat, ne doive pas aussi se remettre en question.

Déjà en réaffirmant sa volonté de défendre le juste face à l’injuste… Avec humanité et humilité…

Mais avec détermination et courage.

Notre rôle est clair, par la défense la plus efficace possible d’un grand nombre d’intérêts particuliers, nous participons à la victoire du juste sur l’injuste.

Finalement, à la remise en cause des injustices et des oppressions diverses.

Plus les années passent, plus le patron du cabinet d’avocat se doit de s’interroger sur ce qu’aura apporté ses longues années de pratique professionnelle.

Peut-être d’avoir essayé d’offrir à ses clients, le terme est trop mercantile, la meilleure défense possible, le meilleur conseil possible, le meilleur soutien possible et d’avoir fédéré sur cet objectif des collaborateurs avocats mus par cette vocation. Collaborateurs recrutés afin de démultiplier la réalisation de cette vocation.

Car comme Marek Halter l’a évoqué, il y a la force du bien.

En sachant qu’il est peut-être confortable d’être du côté du bien.

Circonstances atténuantes…

Défendre !

Gérard Picovschi
Avocat

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