Avant les résultats du premier tour, l’Elysée avait fait savoir ses consignes : « pas d’accord avec le FN, mais pas d’appel à voter socialiste ». La consigne officieuse du président Nicolas Sarkozy trouble une partie de la majorité. En effet, plusieurs ministres et personnalités de l’UMP ont fait part publiquement de leur intention d’appeler à voter contre le FN, quitte à donner pour consigne de déposer un bulletin PS dans l’urne. Cela a pour effet d’agacer le président qui précise sa consigne en disant que l’UMP « ne va pas commencer à appeler à voter pour la gauche ! », tout en rappelant qu’il refuse toute alliance et tout soutien au FN.

Au lendemain des résultats du premier tour, M. Copé se positionne avec une formule qui se résume par le ni-ni la c’est-à-dire pas d’alliance avec le FN et pas de soutien non plus au PS. Que faire face au FN ? Pour Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, il suffit de ne pas voter pour lui. Pour d’autres, il faut voter contre, quitte à faire élire un socialiste. Xavier Bertrand, ministre du travail et ancien patron du parti, apporte sa pierre à l’édifice lors du bureau politique extraordinaire réuni à la hâte au siège de l’UMP pour tenter d’accorder les violons de la majorité. Pour lui, il faut « voter blanc ».

Pour ajouter à cet effet Tour de Babel, le Premier ministre a affirmé qu’ « aucune voix de la droite et du centre ne doit se porter sur l’extrême droite » et qu’il fallait « voter contre le Front national », se démarquant ainsi des consignes du président de la République.

Cette déclaration a achevé de démontrer les divergences à la tête de l’Etat et au sein même du parti UMP. Ce débat pseudo-politique fait perdre de vue le véritable objectif de l’UMP qui est de stopper la « bonne santé » du Front National. C’est ainsi que M. François Fillon a déclaré, hier midi, qu’« Il faut absolument mettre fin à ces polémiques » et a réaffirmé qu’il n’existait aucune divergence entre le chef de l’Etat et lui.

Espérons que d’ici à dimanche, l’UMP aura harmonisé sa position face au FN.

Source : Le Monde, Les Echos

Roselyne G. ATCHIGUE
Juriste

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