Après la polémique engendrée par l’exclusion d’une nonagénaire de sa maison de retraite, c’est au tour d’une petite fille de 5 ans de faire le buzz, et ce pour des raisons similaires, à savoir des sommes d’argent.

Quand on relate cette histoire, on se demande comment de telles choses peuvent arriver.

Et l’histoire, la voici : alors que Léa, en dernière section de maternelle,  mangeait avec ses camarades de classe à la cantine de son école élémentaire d’Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), une policière municipale s’est présentée pour la récupérer . La fillette, impressionnée, a suivi l’agent sans mot dire devant les yeux effarés de ses amis.

Sans évoquer les raisons de cette intervention à la petite fille, la policière l’a conduite à son domicile. La mère de Léa étant absente, l’enfant de 5 ans s’est retrouvée au poste de police effrayée sans comprendre ce qui lui arrivait.

Les raisons de cette intervention ? Les parents de Léa devaient un arriéré de cantine qui s’élevait à 170 euros ! Ces derniers, en pleine procédure de divorce, avaient omis de s’occuper de ce problème de cantine.

Erreur malencontreuse ou décision délibérée ?

Alors que le Directeur de l’école, Laurent Aguergaray, très choqué, a décrit cet acte comme « irresponsable » et que Vincent Peillon, Ministre de l’Education nationale, s’est indigné de cet « acte de violence scandaleux », le donneur de cet ordre, à savoir le Maire de la ville Dominique Lesbats, ne le voit pas de cet œil. Ce dernier a simplement regretté le déroulement des évènements tout en déclarant « la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine et elle n’est pourtant pas venue », en ajoutant « les parents ne se sont pas présentés à quatre convocations ».

Se justifier de la sorte après cet incident est intolérable pour le père de Léa. La petite fille de 5 ans n’aurait pas dû subir les conséquences de cette histoire d’impayés et cette action paraît plus qu’inacceptable.

Des questions ont alors été soulevées quant aux maires de petites communes qui peuvent se retrouver dépassés par les pouvoirs étendus qu’ils possèdent en tant que chef de la police municipale.

Ainsi, Dominique Baudis, le Défenseur des droits, « profondément choqué » a ouvert une enquête.

Espérons que celle-ci mène à ce que ce genre d’incident fort regrettable ne se reproduise plus à l’avenir et que certains se voient rappeler les notions d’humanité et de solidarité.

Ecrit le 11/01/2013

Alexandra GHERARDI
Juriste

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